VINCI, VINCI, VINCI & COMPAGNIES…

Cette bafouille s’adresse à Messieurs Macron et Castaner, mais surtout à vous, Mmes et Mrs les dirigeants de mon pays.

Je ne suis qu’un Gilet Jaune parmi tant et tant d’autres. J’avais cependant une particularité dans ce Mouvement, celle d’avoir été désigné par mes camarades pour être un des bâtisseurs des œuvres symboliques du camp du Collectif des Gilets Jaunes du Cannet des Maures.
Comme vous le savez peut-être, mais… oh oui vous le savez !… ces symboles étaient chers aux Gilets Jaunes entre autre, mais pas seulement. Ils étaient des milliers et venaient de très loin ces visiteurs, sympathisants ou pas, en tous cas appréciant l’atmosphère du lieu, la forme d’art populaire de ces créations.
Ok, il est vrai qu’ils étaient bâtis sur un terrain « privé ». Privé mais appartenant à VINCI…Perso, j’ai 60 ans et je me rappelle combien mes impôts ont grandement contribué à l’exorbitante richesse de ce groupe. J’étais donc un peu chez moi ? En tous cas bien calé dans les règles du jeu d’un mouvement citoyen contestataire.
Alors semble-t-il ces œuvres dérangeaient. Mais elles étaient là pour ça !… elles étaient une tentative de message PACIFIQUE en lien avec notre impossibilité d’être entendus, comme tout citoyen en a le droit fondamental, en le manifestant dans la rue. Car dès le premier jour, ce droit fondamental nous a été refusé par la mise en place d’une immédiate répression sans précédent dans l’Histoire de notre république.
Alors semble-t-il ces œuvres dérangeaient. Mais dérangeaient qui ?
VINCI ? Qui nous avait permis de nous installer sur ce terrain en échange d’une relative tranquillité quant à leur péage à moins de 100 mètres ?
Les forces de l’ordre ? Qui compte tenu de notre discours culturel et pacifique entretenaient avec nous des rapports basés sur la confiance et la loyauté ?
La population ? Qui était enthousiaste, fière et admirative, au pire amusée ?…
Alors semble-t-il ces œuvres dérangeaient. Mais dérangeaient qui ? A qui profiterait ce saccage d’idées, d’intelligence collective et de travail ?
Qui pourrait mener à terme un tel déchainement de violences, étayé par une stratégie digne d’un roman d’espionnage ? Car il s’agit bien de ça : c’est une scène de guerre qui a été jouée pour en arriver à cette annihilation.
Profitant d’un bien pratique et très opportun incendie criminel, qui permet de vider le lieu pour un « besoin d’enquête », VINCI, la Mairie du Cannet, sans doute la Préfecture (pas connaissance d’un arrêté préfectoral à ce jour) décident unilatéralement de trahir et dénoncer ce contrat moral de cohabitation.
Et de quelle manière !… En catimini, à 05h00 pétantes, les forces de l’ordre installent un cordon de… « confidentialité » de 300m autour du « chantier d’éradication », interdisant toute image ou témoignage du forfait. Et ainsi, dans la plus totale « intimité » (clandestinité), les smicards de VINCI avec des moyens matériels considérables, ont pu exercer, avec zèle, leur savoir-faire destructeur. En moins de 02h30, tout a été méthodiquement renversé, arraché, détruit et emporté. Le sol même a été défoncé, le bitume retourné sur une profondeur de près d’1 mètre. Tout ceci, et c’est là que ça paraît incroyable : à notre époque où rien n’échappe à aucun capteur ni objectif, TOUT CECI SANS QUE LA MOINDRE IMAGE, n’ait transpirée du « système », et toujours rien à l’heure où j’écris ceci, 2 semaines après…
Une scène de guerre !…
A néant ce lieu d’échanges citoyens est désormais réduit, cet espace salvateur pour des centaines de gens en panne, mécanique ou dans la vie, qui à toute heure du jour comme de nuit trouvaient un réconfort, un café ou un bol de soupe. Un endroit pour se reposer quelques heures. Une ludothèque de près de 500 livres, CD éducatifs, une garderie, un cinéma, des espaces pour débattre, avancer, construire… et 3 œuvres monumentales d’art « palettes » qui comme un phare dans la nuit guidaient tous ces voyageurs oubliés de la république, ces touristes curieux ou simples amateurs de bel ouvrage. Ce lieu qu’il nous avait fallu défricher, dépolluer, aménager et bâtir de nos mains pour le rendre salubre, est maintenant rendu à son ancienne inutilité : à RIEN.
Cependant ces biens et œuvres appartenaient à des êtres humains, ces initiatives étaient nées de l’intelligence collective d’un groupe. Vous avez mené cette épuration culturelle et intellectuelle par un coup bien en dessous de la ceinture, par des méthodes de prédateurs.
Certains aujourd’hui diraient des méthodes de Barbares.
Alors vous tous là-haut, si un jour ma tirade arrive jusqu’à vous, et que vous daignez la lire, sachez que pour avoir été longtemps à votre service sur notre sol, mais aussi dans la défense de vos intérêts en des contrées lointaines, j’ai déjà pu me rendre compte que vous étiez capables de bien des bassesses. Pourtant aujourd’hui et depuis quelques mois, mon pays a franchi un nouveau cap. Ce Pays a beaucoup changé, je dirais même, dérivé… ses dirigeants ne respectent plus rien, même plus le Peuple qu’ils sont censés représenter.
Et je vous méprise pour ça. Vous les « élus de la République » et les marionnettistes qui vous font remuer à leur gré. Avec ce réveil qui est en route, que vous l’admettiez ou non, j’ai vraiment espoir de vous voir trébucher et enfin tomber. L’espoir que cette Planète retrouve les habitants qu’Elle mérite, ceux qui vivront d’Elle et avec Elle : L’HUMANITÉ.
J’en suis sûr… sans vous c’est possible.

Eric MARC