Dictature Sanitaire ou Absurdistan ?

Notre lettre ouverte aux députés à provoqué quelques réactions, notamment celle de la député Varoise : Cécile Muschotti.

Nous publions sa réponse en intégralité en respect de son droit de réponse.

Ainsi que notre réaction.


Mesdames, Messieurs,

J’ai bien lu votre lettre ouverte au ton bien péremptoire, et je tiens à y apporter une réponse.

La vindicte complotiste, qui tendrait à imaginer que le gouvernement souhaite cette pandémie, voire instille le virus afin de créer un mal être généralisé est lassante. Le gouvernement fait face : il a voté un bouclier social hors du commun de 100 Milliards d’Euros. Il apporte des solutions au plus près de l’évolution sanitaire. Certes, tout n’est pas parfait, tant de points sont à améliorer, avec des propositions construites. Je ne les ai pas lues dans votre courrier.

Vous en appelez à la Constitution de 1958, qui organise effectivement le fonctionnement de l’Etat. Quelle organisation administrative plus efficace proposez-vous ? Les grands principes de la République, tels l’indivisibilité, la laïcité, la République sociale et la Démocratie, que proposez-vous pour les améliorer ? J’ai pour ma part proposé l’instauration du vote obligatoire, afin que les élus aient une légitimité encore plus forte, et que chaque citoyen prenne sa part dans ce que sera notre futur, à tous. Je vous invite à tous y participer, à ne pas laisser d’autres décider ce que doit être notre vivre ensemble. C’est bien là que commence la démocratie.

Je suis élue, je me sens légitime à agir, je le fais au mieux, sans être ni médecin, ni virologue, en essayant d’œuvrer pour que les plus fragiles d’entre nous soient protégés.

Je vous rejoins sur le besoin de remettre le système de santé au centre de nos préoccupations, avec la fin des fermetures de lits, des formations à la hauteur des enjeux. J’ai proposé, par exemple, via ma loi sur l’IVG, que les sages-femmes puissent monter en compétences, et être reconnues comme des praticiens hospitaliers. Des mesures doivent être prises, mais en attendant, soyons responsables, solidaires, pour éviter que la pandémie ne submerge nos capacités. C’est l’urgence.

Nous pouvons échanger des points de vue, œuvrer à l’amélioration des mesures prises, et c’est ce que je tente de faire au quotidien, ce que tous mes collègues parlementaires font.
Alors, je vous défends de comparer le gouvernement français à un » régime qui rappelle les heures sombres des gouvernements honteux du passé français » . Cette phrase est indigne. Si toute décision peut être critiquable, votre raccourci ne vous honore pas, et il est bien regrettable.

Je vous invite à suivre les travaux hebdomadaires des deux chambres et en particulier de l’assemblée nationale, où je siège, et où les débats nombreux, houleux, sont la preuve de notre vie démocratique, et de notre régime parlementaire aux rouages en bon fonctionnement. J’adresse à votre collectif anonyme mes salutations républicaines.

Cécile MUSCHOTTI
Députée du Var

Cette réponse nous a forcée à réagir avec ce courrier :

Madame

Nous vous remercions d’avoir pris le temps de répondre à notre courrier que vous jugez pourtant péremptoire… Nous, le jugeons légitime et à la mesure de la situation.

Nous entendons et voyons sans surprise le chiffon agité du « complotisme », bien à la mode et si pratique, pour écarter tout ce qui dévierait de la pensée unique.
A tel point qu’il pourrait vous aider à vous sentir légitime dans le fait de nous interdire de penser à certaines comparaisons ? Ou de nier vos interpellants :  les Gilets Jaunes Constituants de Cuers 83, en les qualifiant de collectif anonyme ?

Vous n’avez pas, sauf à l’inscrire dans la loi, « encore » cette légitimité. Le rôle d’un député est de proposer, étudier, voter les lois et… contrôler le gouvernement.
Nous pensons que vous soustraire du contrôle du gouvernement jusqu’à mi-février 2021 n’est pas digne d’une démocratie.

Nous pensons, contrairement à l’idéologie que vous semblez nous attribuer, que le problème de saturation des services de réanimation est dû au manque de lits plutôt qu’à la rapidité de contagion de la maladie sans aucune commune mesure avec les grandes épidémies du passé, et constatons « en même temps » que le processus de destruction de l’hôpital public continue selon le programme prévu avant la pandémie. Ce n’est pas adapté.

Nous pensons qu’en « État d’urgence sanitaire » la priorité du législateur doit être la sortie de la crise. Or ce sujet est abandonné sans contrôle, pendant 3 mois, à un Conseil de défense. Ce n’est pas démocratique.

Nous pensons que légiférer sur la censure et le contrôle des fraudes aux prestations sociales via les réseaux sociaux est d’une priorité secondaire.

Nous pensons qu’une loi de Sécurité Globale, aussi grave et technique mériterait plus de réflexion et au mieux moins de précipitation. L’actualité y compris à l’Internationale, semble nous donner raison.

Nous pensons qu’une Assemblée de représentants du Peuple, obligée d’interposer entre eux et leurs concitoyens des dizaines de fourgons de policiers surarmés ne sont, en fin de compte pas si légitimes qu’ils pourraient le prétendre.

Oui, nous pensons que nos « représentants » ne travaillent plus pour le bien commun mais au bénéfice de quelques-uns. Rendre le vote obligatoire n’y changera rien si l’enjeu n’est pas profitable au citoyen.

D’ailleurs plutôt que d’obliger « encore », permettez « enfin » la reconnaissance du vote blanc invalidant l’élection et vous assisterez alors à un retour aux urnes spectaculaire.

Mais pour cela il faut un courage que nos élus n’ont plus.

Merci d’avoir accepté le dialogue, pensez uniquement au bien du peuple, votez dans cet état d’esprit les futures lois afin qu’elles soient ressenties comme protectrices et non liberticides.

Cordialement.

Les Gilets Jaunes Constituants de Cuers