Le CAC 40 en chute libre !

Cac 40 : Le CAC 40 s’effondre après les annonces de la BCE

(BFM Bourse) – La Bourse de Paris accélère sa chute et perd désormais près de 11% après les annonces de la BCE, l’utilisation du terme « pandémie » par l’OMS pour qualifier la crise sanitaire et les nouvelles mesures restrictives annoncées par Donald Trump.

Capitulation en cours sur le marché parisien, qui perd 11,21% à 4.093 poins vers 14h45, creusant encore ses pertes par rapport à la mi-journée (-5% à 12h) dans le sillage des annonces de la BCE. L’institution monétaire européenne a certes annoncé de nouvelles mesures de soutien au marché du crédit, mais elle a laissé ses taux directeurs inchangés alors que la multiplication des cas de coronavirus et l’adoption de mesures de plus en plus draconiennes pour endiguer l’épidémie de Covid-19 alimentent la panique sur les marchés.À lire aussi

L’indice phare du marché parisien semble donc en bonne voie pour enregistrer la pire performance journalière depuis sa création en 1988, un record jusque-là détenue par le lundi 6 octobre 2008 (-9,04%), lorsque les marchés mondiaux avaient été pris de panique après la faillite de Lehman Brothers.

Après avoir ouvert en baisse de 2,37% -performance en trompe-l’oeil puisqu’à cet instant plus de la moitié des valeurs étant réservées à la baisse comme lors de ce dernier « lundi noir »– le baromètre du marché parisien n’a réellement coté que plus de 10 minutes après l’ouverture théorique des échanges.

Parmi les valeurs les plus sanctionnées à 14h20, Europcar (-20,1%) et ADP (-11%) souffrent particulièrement, alors que la perspective d’une privatisation s’est envolée pour le moment) souffrent de la crise du tourisme en perspective, d’autant que Donald Trump a annoncé mercredi la suspension des voyages vers les Etats-Unis en provenance d’Europe.

Sur le SRD, on peut aussi relever les plongeons de Maisons du Monde (-12,4%), Soitec (-12,3%), Europacorp (-12,3%), Schlumberger, Safran et Natixis (-12% chacun).

Au sein du CAC 40, Airbus (-13,5%), AccorHotels (-12,7%), Safran (-12,5%), Sodexo (-11,1%), Saint-Gobain (-11,1%) et Vinci (-11,1%) enregistrent les plus fortes chutes, tandis que Renault, Axa, Legrand, ArcelorMittal et Veolia accusent également des replis à deux chiffres. Aucune des 40 plus grandes valeurs de la cote parisienne ne parvient à progresser. Pire, aucune des 40 valeurs du CAC ne « limite » la casse, le repli le plus « léger » étant pour Hermès (-5%) à ce stade. Sur l’ensemble des marchés, de très rares valeurs « surperforment » à l’image de Novacyt, le laboratoire qui a mis sur le marché européen le premier test du coronavirus Covid-19. Le titre qui a vu son cours multiplié par plus de 7 depuis le début de la crise a annoncé qu’il allait décupler ses capacités de production pour faire face à la demande, et progresse donc nettement.

Le Covid-19 confirme son statut de « cygne noir »

En mettant progressivement à l’arrêt début 2019 une bonne partie de la Chine, l’usine du monde, l’épidémie de pneumonie à coronavirus Covid-19 a coupé l’élan des principaux marchés financiers mondiaux. Que va-t-il advenir alors que la planète entre désormais en phase de pandémie ? Les scénarios possibles à cette question ne portent évidemment pas les investisseurs à l’optimisme alors que les gouvernements se résolvent, après à avoir trop tardé aux yeux de l’OMS à mettre en place des mesures de précaution simples, à prendre des décisions drastiques à l’image de l’interdiction par Donald Trump de tous les voyages entre l’Europe et les Etats-Unis pendant 30 jours à partir de vendredi. Du jamais-vu depuis la seconde guerre mondiale et l’entrée en guerre des USA contre l’Allemagne nazie…

Fin d’un marché haussier record de 11 années à New York

La réaction du président américain, quoi qu’accompagnée d’une nouvel ensemble de mesures de soutien économique, n’a en rien aidé Wall Street, où le Dow Jones a cédé 5,86% pour entrer à son tour en « bear market », en bon français en phase de marché baissier (qui signifie qu’un indice a perdu au moins 20% de sa valeur par rapport à son dernier pic). C’est l’analyste en chef des actions américaines chez Goldman Sachs, David Kostin, qui a prononcé l’oraison funèbre du plus long « bull market » qu’a connu la Bourse américaine, qui n’avait jamais connu une correction aussi importante en onze années, du jamais-vu dans l’histoire.

En Asie ce matin, le Nikkei a abandonné 4,4%, la Bourse indienne 7%, tandis que Shanghai limite son repli autour de -2%, alors que paradoxalement le cours de l’épidémie dans le pays qui semble en être à l’origine commence à s’infléchir – au prix des sacrifices que l’on sait en termes de mobilité des individus et donc d’activité.

Nouveau paquet de mesures de la BCE attendu, pas de miracle à attendre

Quant aux marchés européens, au vu des contrats à terme plus d’une heure avant l’ouverture, une baisse de l’ordre de 260 points sur le CAC 40 n’est pas exclue, soit une ouverture théorique 5% en dessous de la veille, pour une sixième séance consécutive dans le rouge quoi qu’il en soit.

Dans l’après-midi, les opérateurs suivront avec attention l’intervention de la présidente de la Banque Centrale Européenne Christine Lagarde, qui va dégainer une série de mesures afin de soutenir les secteurs les plus touchés. Mais le panel d’outils à sa disposition se réduit dans un contexte de taux déjà négatifs et il paraît peu probable que l’intervention de la BCE permettre d’inverser le cours de la séance.

« S’il est difficile aujourd’hui de tirer de quelconques plans sur la comète vu que nous ne connaissons absolument pas l’ampleur et les ravages économiques du coronavirus, on peut cependant affirmer que sans actions concertées des banques centrales et des gouvernements, les effets sur une économie chancelante ne seront pas de grande ampleur… » relève John Plassard, chez Mirabaud Securities.

Le pétrole poursuit sa chute

Les cours des deux références mondiales de pétrole brut chutent encore jeudi matin après l’annonce par le président américain Donald Trump d’une suspension pour 30 jours de tous les voyages entre l’Europe et les Etats-Unis. Peu avant 14h30, le baril de Brent lâche encore 7,40% à 33,14 dollars, quand le « light sweet crude » texan cède 7,25% à 30,59 dollars. Les prix de l’or noir restent sous pression face à une guerre des prix qui s’intensifie, notamment entre l’Arabie saoudite et la Russie.

Source : Guillaume Bayre – ©2020 BFM Bourse